Mon oncle, qui travaille le bois (pour en faire, entre autres, des quenas) m’a gentiment envoyé deux tronçons de buis tous beaux tous lisses. Le buis est un bois très dur et qui a la réputation d’être la meilleure essence pour la gravure de bois debout.On appelle ça du bois debout (ou de bout) car le bois est effectivement debout, comme le tronc de l’arbre. Il s’oppose au bois de fil qui est coupé dans la hauteur, dans le sens du fil (comme une planche). Non, on ne l’appelle pas le bois couché (ni cou ché).
Le sens des fibres du bois de fil est une contrainte à la gravure (on creuse facilement dans le sens du fil mais très difficilement perpendiculairement). La gravure ne peut pas être très fine. Exemple :
Doit quand même y avoir moyen de faire mieux que ça.
Cet inconvénient disparait avec le bois debout. Par contre, à moins d’avoir une sorte de buis géant à débiter en rondelle, la surface à graver est limitée par le diamètre du tronc. Soit on grave petit, soit on recoupe les rondelles en carrés et on assemble ces carrés. Plutôt que d’adapter le bois au dessin, j’ai adapté le dessin au bois.
Et voilà un petit fennec, lové dans son tronc, prêt à se faire graver les oreilles!C’est parti. Le bois debout est trèès dur. Je n’ai donc gravé qu’avec des gouges fines. En appliquant une bonne pression sur la gouge avec la paume de la main, ça se fait bien!
Encore quelques coups de gouge et un coup de rouleau plus tard, le fennec se révèle :
Bien sûr, je n’ai pas passé mon bout de tronc dans la presse.
La bonne vieille cuillère en bois a très bien fait l’affaire.
Une autre fois, je vous montrerai ce que je ferai de l’autre rondelle. J’ai déjà ma petite idée!